2025-2029
Les êtres humains ont tendance à utiliser spontanément l’espace pour penser, représenter extérieurement (par exemple, les calendriers) et même parler d’une variété de domaines non spatiaux (par exemple, le temps). Le consensus général est que la spatialisation mentale des informations constitue une caractéristique fonctionnelle de la mémoire de travail, grâce à laquelle toute information ordinale/sérielle est codée dans un cadre spatial. Cependant, alors que les études sur le développement suggèrent que cette capacité pourrait être innée, continue tout au long du développement et liée à des facteurs biologiques et évolutifs, les études sur les adultes suggèrent qu’elle commence tard dans la vie après l’instruction et qu’elle est entièrement limitée à des biais attentionnels dictés par des pratiques culturelles. En associant deux chercheurs ayant des vues opposées dans une collaboration concurrentielle, l’objectif de ce projet est de rassembler les théories concurrentes afin de créer une description unifiée et complète de la capacité des humains à utiliser un espace mental pour représenter et récupérer activement des informations séquentielles, dès la naissance et tout au long de la vie. Grâce à des études menées sur des nouveau-nés, des nourrissons et des adultes, nous ferons la lumière sur les origines, le développement et les propriétés fonctionnelles de cette capacité. Nous testerons si elle est fonctionnelle dès la naissance, comment elle est modulée tout au long des premières années de vie, quelles sont ses signatures comportementales et les biais sous-jacents. Enfin, nous examinerons si, et comment, cette capacité a un impact sur l’apprentissage dans différents domaines d’information, de la naissance à l’âge adulte. Les résultats de ce projet auront des implications cruciales pour les modèles théoriques de l’apprentissage et de la mémoire ainsi que des applications pratiques au niveau de l’éducation et de la réadaptation.